dimanche 13 septembre 2015

J'ACCUSE ! C'est du ZOLA



Le 13 janvier 1898, Emile ZOLA publiait dans l'AURORE un éditorial qui fit rebondir l'affaire DREYFUS et qui est resté comme un des articles les plus célèbres de l'histoire moderne de notre pays. 

Ce n'est pas faire injure à l’illustre écrivain engagé et polémiste que d'imaginer que 117 ans plus tard un autre ténor de la vie politique nationale, régionale, locale aurait pu reprendre la même forme épistolaire pour bousculer les consciences municipales et métropolitaines...




Dans sa conclusion, Emile ZOLA citait les uns après les autres, les responsables des petites et grandes lâchetés qui avaient concouru à envoyer le capitaine DREYFUS au bagne de Guyane.

Aujourd'hui, le réquisitoire de notre élu serait encore plus implacable et dévastateur (*) :

" J'accuse le lieutenant-colonel du Paty de Clam le Président SANCHEZ d'avoir été l'ouvrier diabolique de l'erreur judiciaire financière,... et d'avoir ensuite défendu son oeuvre néfaste par les machinations les plus saugrenues et les plus coupables.

" J'accuse le général Mercier le Président FABIUS, de s'être rendu complice, tout au moins par faiblesse d'esprit d'une des plus grandes iniquités du siècle.

" J'accuse le général Billot le Préfet MACCIONI d'avoir eu entre les mains les preuves certaines de l'innocence de Dreyfus l'iniquité pour FRANQUEVILLE et de les avoir étouffées, de s'être rendu coupable de ce crime de lèse-justice, dans un but politique et pour sauver l'état-major compromis.

" J'accuse le général de Boisdeffre et le général Gonse le vice-Président MASSION et la vice-Présidente GUILLOTIN de s'être rendus complices du même crime... par cet esprit de corps qui fait des bureaux de la guerre la Métropole l'arche sainte, inattaquable.

" J'accuse le général de Pellieux et le général Ravary Messieurs Vincent PERROT, Jean-Luc BURLAND et Patrick BERG(**) d'avoir fait une enquête scélérate, j'entends par là une enquête de la plus monstrueuse partialité, dont nous avons, dans le rapport du second, un impérissable monument de naïve audace.

" J'accuse les experts en écriture de la Métropole d'avoir fait des rapports mensongers et frauduleux, à moins qu'un examen médical ne les déclare atteints d'une maladie de la vue et du jugement.

" J'accuse les bureaux de la guerre la Métropole d'avoir mené dans la presse, particulièrement dans l'Eclair PARIS-NORMANDIE et dans l'Echo de Paris Le Bulletin de DARNETAL, une campagne abominable, pour égarer l'opinion et couvrir leur faute.

" J'accuse enfin le premier conseil de guerre la CLECT(***) de la Métropole d'avoir violé le droit, en condamnant un accusé FRANQUEVILLE sur une pièce restée secrète(****), et j'accuse le second conseil de guerre le Comité des Maires(*****) d'avoir couvert cette illégalité, par ordre, en commettant à son tour le crime juridique d'acquitter sciemment un coupable."

Bref, il accuse tout le monde mais lui, il n'est responsable de rien ! 

(*) Sur le strict canevas de la conclusion de l'article d'Emile ZOLA

(**) Directeur de la DREAL, Direction des territoires de la Métropole
(***) Commission Locale d'Evaluation des Transferts de Charges
(****) Critères d'écrêtement
(*****) 70 maires sur 71. devinez qui est le 71ème...






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire