dimanche 2 septembre 2018

Le pavé dans la mare ! Ou encore: "Sous les pavés, la place"

Les pavés de la place de l'église rappellent aux franquevillais.e.s des souvenirs épiques que notre actuel adjoint aux travaux semble avoir oubliés (ou qu'il ne connait pas) dans l'interview qu'il a donné à Paris-Normandie. Pourtant, ce n'est pas si vieux.

Séquence souvenir :
C'est en juillet 2003 que Philippe LEROY va demander au cabinet GEFFROY et ZONCA d'aménager le cheminement qui reliera la place Marcel RAGOT et l'ancienne mairie de Notre-Dame au nouvel hôtel de ville, son oeuvre maîtresse, qui est en cours de finition sur la place des Forrières. 
Rien n'est trop beau pour faire la liaison entre les anciens villages fusionnés et la place des Forrières qui symbolise le centre de la nouvelle commune, où va ruisseler une fontaine(*) en face de l'hôtel de ville futuriste dont Philippe LEROY a confié la réalisation au cabinet RICHARD et SCHOELLER(**) 
Seul un revêtement en pavés, posés un par un par des artisans selon les techniques traditionnelles sur un lit de sable, était digne à ses yeux de symboliser ce cheminement de notre passé vers la modernité. La société EUROVIA débuta les travaux en mai 2004 pour une réception prévue en octobre de la même année.

Mais très vite les ennuis commencèrent et, tels de vieux chicots, les pavés commencèrent à se déchausser... Les tentatives de réparations ponctuelles ne furent pas concluantes, inexorablement, l'état de la chaussée s'aggravait rapidement… En novembre 2006, Philippe LEROY saisit le Tribunal Administratif dans une procédure qui va s'enliser au fil des mois tandis que l'axe central met à mal les suspensions des automobiles des franquevillais.e.s et que la TCAR envisage de suspendre la desserte par ses bus. Arc-bouté sur la certitude de son bon droit et obnubilé à faire condamner la société, Philippe Leroy refuse tout travaux tant qu'il n'a pas obtenu gain de cause. Cet entêtement contribuera à son échec aux élections municipales 2008.

La nouvelle équipe municipale menée par Jean-Yves HUSSON choisira la voie de la transaction et, après avoir obtenu l'accord des architectes concepteurs, fera reprendre la chaussée goudronnée dans la forme que nous connaissons aujourd'hui, sans faire débourser un sou supplémentaire aux contribuables franquevillais. la nouvelle équipe aura alors réglé en cinq mois un problème qui était resté pendant cinq ans en souffrance.


Par contre à cette époque, la place de l'église, également pavée mais qui n'avait pas été autorisée à la circulation automobile ou au stationnement, était restée dans l'état initial en harmonie avec son environnement. Et le pavage préservé avait résisté!

Lors de son retour aux affaires en 2014, Philippe LEROY qui n'avait toujours pas digéré ce qu'il considère encore comme une erreur historique, décidait aussitôt d'ouvrir la place de l'église (qu'il rebaptisait dans la foulée "place des anciens combattants") à la circulation et au stationnement automobile.

Il n'aura pas fallu bien longtemps pour que, les mêmes causes provoquant les mêmes effets, les véhicules autorisés à y manœuvrer ne relancent la dislocation des pavés, avec pour conséquence non plus l'épuisement des amortisseurs des voitures, mais des chutes et des traumatismes de piétons, obligeant finalement à  fermer l'accès.

Bis repetita. Aujourd'hui le maire a choisi la société VIAFRANCE pour réparer les dégâts. On va remplacer le lit de sable par un lit de mortier, on va bien laisser sécher… Et on compte rouvrir la place à la circulation et au stationnementen espérant que cela tienne, au moins jusqu'en 2020

Pour le maire, empêcher l'accès de la place aux automobiles, ce serait perdre la face surtout à 18 mois des prochaines élections municipales.

Mais cette fois-ci, ces travaux de réparation ne seront pas gratuits! La Commune va débourser 80.000 euros. Mais l'entreprise l'a promis au maire: avec du mortier, les pavés devraient bien tenir 18 mois... Sinon, il serait bien capable de faire un procès à la nouvelle société.

(*) Elle croupit aujourd'hui, noyée sous les tags, au fond du Val Thierry...
(**) L'emprunt pour l’hôtel de ville constitue toujours le principal de la dette que les franquevillais rembourseront encore jusqu'en 2025.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire